Avant de me faire griller tout de suite pour plagiat, oui le titre de cet article est aussi le titre d’un documentaire au sujet de l’industrie du médicament…
Il faut que je pense à revenir à l’image, après tout nous sommes sur Pour une image, non ?
Vous avez donc été accueillis par une photographie prise à l’apothicairerie de Troyes, petit mais intéressant musée de la pharmacie (en travaux pour a priori 2 ans mini depuis 2018). Ils possèdent comme vous pouvez le voir une sacrée collection de boîtes médicinales et pots à pharmacie. La grande salle est plutôt impressionnante et si vous êtes boîtophile (si quelqu’un connait le terme en -phile je suis preneur) c’est le paradis.
Des tonnes de médicaments (ou « remèdes ») pour combien d’efficaces ?
Si comme moi, à force de voir les scandales éclater, vous vous demandez régulièrement en entrant dans une pharmacie quel est le ratio de poudre de perlimpinpin par rapport aux médicaments vraiment utiles, je vous rassure (ou pas), nos ancêtres n’étaient pas forcément mieux lotis.
Pour vous en convaincre, quelques ingrédients utilisés au Moyen Âge notamment : suie de cheminée, fientes diverses et variées, urine et…
…le fameux bézoard, une sorte d’agrégat de corps étrangers non éliminés que l’on retrouve le plus souvent dans l’estomac des ruminants ou d’humains mangeant compulsivement leurs cheveux, enfin vous voyez le tableau. Si ce nom sonne familier, c’est peut-être bien vous avez suivi les (més)aventures de Harry Potter lors de ses cours de potions, J. K. Rowling ayant repris l’idée selon laquelle cette pierre était un antidote à tous les poisons. Quand on sait en plus à quel point la connaissance du fonctionnement du corps humain était superficielle, on réalise que l’utilisation de ces remèdes était vraiment au petit bonheur la chance.
Je dis ça en toute connaissance de cause, un de mes lointains ancêtres a vendu jusqu’au siècle dernier un élixir dont je doute très sérieusement de l’intérêt thérapeutique… mais chut, ça reste entre nous ;).
Dans le lot, de bonnes surprises
Il existe cependant des recettes anciennes qui sont intéressantes (heureusement qu’ils n’étaient pas toujours à côté de la plaque) et qui sont étudiées, au même titre que certaines pratiques traditionnelles encore utilisées tout autour du globe. Je citerais par exemple le cas des jardins médicinaux des abbayes : longtemps fournisseurs en Europe des produits de base dans la confection de remèdes, de nombreux sont recréés actuellement et visitables. Les applications de chacune de ces plantes ont fait très tôt l’objet de compilations.
Si le rapport bénéfice-risque n’était pas toujours glorieux, parfois nos ancêtres semblaient avoir mis le doigt sur quelque chose de vraiment utile. Un exemple : une chercheuse anglaise, Dr Christina Lee, s’est penchée sur le Bald’s Leechbook, livre de médecine anglais avec plus ou moins 1 000 ans au compteur. Devinez ce qu’elle y a trouvé ? De quoi combattre un staphylocoque doré résistant aux antibiotiques. Pas mal, non ? Pour en savoir plus vous pouvez allez voir ce lien (en français mais avec pub) ou celui-ci (anglais uniquement).
Malheureusement il reste encore beaucoup de bidules vendus en pharmacie comme des médicaments miracles ou qui fonctionnent simplement, alors qu’ils ont été de nombreuses fois prouvés n’être que des choses inefficaces, au mieux, et parfois sans fondement scientifique crédible. Parce que oui, si la médecine prouve un effet alors ça peut devenir un traitement, mais si ce n’est ni prouvé, ni en plus susceptible de correspondre à une logique scientifique quelconque, comment peut-on encore en justifier la présence dans les pharmacies ?
Le plus connu des produits « alternatifs » présenté comme médicament (et en partie remboursé par la Sécurité Sociale) est très certainement l’homéopathie. Pour ceux qui veulent en savoir plus à ce sujet, je vous conseille la vidéo de Climen qui résume assez efficacement la problématique.
En bref, la position qui me semble la plus raisonnable actuellement consiste à ne pas se priver de solutions parce que l’on ne comprend pas comment elles fonctionneraient tout en essayant de vérifier (par des lectures et/ou en demandant déjà au prescripteur) si les effets sont réels ou supposés, en espérant ne pas tomber à la merci de n’importe quelle potion magique… Une galère dans un monde loin d’être manichéen ! Les médicaments n’ont pas fini de nous prendre la tête !
Merci d'avance !
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