Aujourd’hui, un billet d’humeur que je vais quand même tenter de remplir d’images pour ne pas trop décevoir les fidèles. C’est le titre du site, après tout 🙂
Ce tour en coulisses me semblait important parce que je me rends compte que ce petit coin d’internet prend la poussière et que cela ne ferait pas de mal de donner quelques nouvelles. Ne serait-ce que pour signaler au moins que je suis toujours en vie.
Histoire d’évacuer tout de suite l’éléphant du couloir : pourquoi moins d’articles ?
Moins d’articles parce que le contexte général me pèse pas mal et que j’ai du mal à écrire sur les mêmes sujets qu’avant sans placer des piques et autres références au contexte sanitaire, politique, intellectuel ou encore social. Oui, bien sûr, j’ai déjà laissé transparaître certaines de mes convictions au travers d’articles précédents, mais j’essaie de le faire le moins possible. Les raisons qui me poussent à adopter cette posture sont multiples, cependant il y en a une peut-être à laquelle je m’identifie plus que les autres : j’aspire au calme.
Dit autrement, je tente d’offrir un espace assez « neutre » dans un monde que je ressens très polarisé tout en sachant que cela reste une utopie. Un endroit où la curiosité et la transmission d’informations ne seraient pas systématiquement envisagées pour servir une cause. Non que je déprécie l’importance du militantisme. J’ai beau occuper une place privilégiée dans la société ne serait-ce que parce que je n’ai pas peur chaque mois de me retrouver à la rue ou de devoir sauter un repas, il y a des batailles pour lesquelles je me sens concerné sans pour autant avoir envie de ne vivre ma vie que par ce prisme. Être dans la lutte permanente est épuisant. En tout cas trop à mes yeux à l’heure à laquelle je couche ses mots sur le papier virtuel de l’éditeur de texte. Mes félicitations sincères aux personnes qui arrivent à conjuguer militantisme actif et rationnel (capable de se remettre en question) tout en gardant une vie quotidienne épanouie, je vous admire.
J’aimerais citer en écho le travail de l’artiste luxembourgeois Bert Theis (1952 – 2016) dont la carrière ne peut être séparée de ses convictions humanistes. Il avait adopté l’usage quasi-systématique du blanc pour ne pas trop participer à la « pollution iconographique ». Il est même allé jusqu’à acheter des espaces publicitaires dans les journaux de plusieurs pays, non pas pour promouvoir ses expositions mais pour demander, dans un sobre texte noir sur fond blanc, aux lecteurs ne pas participer à cette pollution visuelle. Un moment de respiration et à la fois un acte militant. Ce qui ne l’a pas empêché d’être quelqu’un de très engagé par ailleurs, au point d’avoir une catégorie d’œuvres « Fight-Speficic Works » sur le site web de l’association dédiée à la sauvegarde et la mise en valeur de son travail.
Ce n’est pas pour rien si www.pouruneimage.fr est entièrement sans publicité et hébergé par mes soins, c’est quelque chose dont je tire une sorte de fierté que j’assume, un peu ridicule peut-être j’en conviens.
D’une manière générale, je tente de ne pas vous imposer plus que ce que vous ne viendriez chercher. Position à la fois fragile et acrobatique, dès lors que l’on ne rédige pas d’articles à vocation scientifique, et encore certains se fichent bien de la déontologie et de la méthodo… (ah vous voyez, la référence à l’actualité qui me démange)… donc position un peu fatigante !
Ces derniers mois, la pression des avis tranchés sans fondement, des manipulations et mensonges éhontés pour exister sur le plan médiatique, des prises de becs stériles pour le principe de s’opposer… tant de mots prononcés ou écrits pour si peu de bien commun… tout cela m’a beaucoup travaillé et j’ai encore du mal à écrire de peur d’ajouter du bruit de fond à la cacophonie plutôt que de proposer une mélodie nouvelle.
Cela m’offre l’occasion de vous recaser mon insulte préférée, version intellectuel médiéval :
Sa flamme enfumait la maison au lieu de l’éclairer.
Abélard au sujet d’Anselme de Laon
Cette citation, découverte dans l’ouvrage Les intellectuels au Moyen Âge de Jacques Le Goff, m’a particulièrement marqué par la puissance de sa métaphore. Abélard n’était pas exempt de défaut comme en témoigne son comportement avec Héloïse, mais le fait de découvrir cette pique, à la fois élégante et bien méchante, me le rendrait presque sympathique. Oui, je plaide coupable, il m’arrive d’apprécier quand il arrive des bricoles aux gens que je n’aime pas… que voulez-vous la sainteté n’est pas pour moi !
Bon après, il me faut avouer que c’est un nom que j’ai toujours connu vu que j’ai grandi dans son village de naissance donc niveau objectivité…
Un grand merci à vous qui aurez été au bout de ces lignes, qui aurez pris le temps de chercher à me comprendre un peu mieux. J’espère que cela vous aura un plus éclairé qu’enfumé et que vous saurez à l’avenir pourquoi je connais de temps à autre de grosses variations de rythme de publication. Je suis un peu trop éponge quant aux tensions dans l’air à mon goût !
Oh, un petit cadeau pour les irréductibles qui sont encore là : le prochain billet parlera justement d’une éponge, cet outil de nettoyage si commun de nos jours, dans un contexte qui par contre je l’espère en étonnera bon nombre d’entre vous.
Merci d'avance !
Afin que cette zone d'expression soit intéressante pour chacun voici quelques règles :
- Lire l'article (rédigé avec amour) et pas simplement le titre, mais personne ne fait ça 😉 n'est-ce pas ?
- Indiquer un nom ou un pseudo (pas de mots clés pour le référencement).
- Renseigner si vous le souhaitez, votre site principal ou un profil de réseau social.
- Rédiger un commentaire dont vous n'aurez pas honte dans 10 ans...
Pour signaler des coquilles, bugs, erreurs bêtes et autres choses du même acabit, merci de privilégier un message via le formulaire de contact en cliquant sur le petit bonhomme 🙂