Après l’article à thématique printanière sur le Luxembourg, accumulant des choses à vous raconter et voyant passer les saisons, je me suis dit que l’hiver pouvait être le prétexte à un autre épisode 🙂
J’aime vraiment beaucoup la capacité qu’ont les saisons de renouveler notre vision d’une région ou d’une ville. Bien sûr, il y a les couleurs d’automne et le manteau blanc d’hiver qui repeignent littéralement le monde, mais ce peut être aussi notre comportement qui change, influencé par la température (envie de chercher des points d’eau ou d’ombre en été ou au contraire le moindre abri pour se protéger du vent glacial l’hiver). En tout cas, de mon côté, je sais que je ne vis et regarde pas les mêmes choses au fil des mois…
Histoire de ne pas uniquement vous partager des clichés de mes promenades, mais de vous apprendre quelques petites choses, je vais commencer par l’annexe luxembourgeoise de Poudlard (ou le siège de la Banque et Caisse d’Épargne de l’État si on est plus terre à terre).
Côté humain
Déjà, ce bâtiment imposant possède une tour et c’est un peu mon rêve d’habiter dans une tour (phare, château d’eau… je prends aussi) malgré les problèmes d’ameublement que cause une pièce aux murs incurvés…
Ensuite, non seulement c’est un des éléments architecturaux les plus reconnaissables de Luxembourg-ville, probablement un des plus photographié aussi avec le pont Adolphe, mais il recèle deux espaces d’expositions plutôt insolites !
- Une galerie d’art souterraine « Am Tunnel« , avec des salles directement dans la roche et un espace photo dédié à Steichen, le photographe dont je vous avais déjà parlé dans l’article du printemps. Pourquoi sous terre ? C’est qu’en fait tout un réseau relie les bâtiments de la banque dans le quartier, qui ne se limitent pas à ceux en photo ci-dessous. Pratique pour la circulation du personnel et des fonds ! Du coup dans les parties les moins sensibles (il faut quand même passer donner son nom à l’accueil avant de rentrer), un espace pour l’art contemporain s’est créé. Rien que pour la configuration des lieux cela mérite le détour je trouve 🙂
Tant qu’à faire, dans un pays centré autour de la finance comme le Luxembourg et avec une banque incontournable dans le paysage dont le seul actionnaire est l’État, on peut se douter qu’il y a des choses à raconter sur l’histoire de la banque, non ? Ce modeste musée est plus moderne que ce que l’on pourrait croire vu le sujet et pour le plaisir de rentrer dans ce bâtiment emblématique, pourquoi se priver d’y jeter un œil ?
D’ailleurs, il y a des petites curiosités planquées partout en ville et il suffit de lever les yeux ou de prendre du recul pour les découvrir. La prochaine se trouve dans le passage reliant deux des places les plus importantes du centre-ville, où se trouve un restaurant dont le prix des poissons a failli déclencher une attaque chez les habitués de la poiscaille sortie de la criée… Oui beaucoup d’indices, mais pas plus de précisions, c’est mon côté joueur 🙂
Depuis le fond de la vallée de la Pétrusse de nombreux bâtiments s’offrent sous un nouvel angle. J’ai donc cédé lors d’une promenade en contrebas à mon petit plaisir qui consiste à photographier différemment la Gëlle Fra (comprendre « femme dorée ») chaque fois que je le peux.
Pour celles et ceux qui se demanderaient d’où vient ce petit nom qui sonne bien peu officiel, il s’agit tout simplement de la dénomination utilisée au quotidien pour désigner le monument du souvenir dont le rôle initial est comme bien souvent éclipsé par son usage comme point de repère grâce à la sculpture clinquante qui se dresse à son sommet…
Histoire de caser un autre incontournable, l’office de tourisme aime vanter « le plus beau balcon d’Europe » au sujet d’un chemin suivant la corniche qui longe la vallée. Si je reconnais son caractère impressionnant, mon côté taquin ne peut s’empêcher de montrer une autre vue de celle-ci :
Ce bâtiment aux airs d’usine n’est autre que la cité judiciaire, énorme complexe construit sur un espace historiquement et archéologiquement riche, encore peu mis en valeur pour l’instant.
En parlant d’archéologie et d’histoire, après avoir passé plusieurs mois à parler régulièrement à mes visiteurs de Pierre-Ernest de Mansfeld, je me suis dit que quelques mots à son sujet ne ferait pas de mal ici. Comment résumer le bonhomme ? Comte, gouverneur du Luxembourg, maréchal, gouverneur général des Pays-Bas espagnols, prince d’empire, protecteur de la couronne de France, mais aussi fait prisonnier par la même couronne à Vincennes (avec lévrier, perroquet, fou, cuistot et valet de chambre)… Il fut aussi redouté comme militaire que politicien et acquit par ses fréquents voyages ainsi que la compagnie des puissants un goût certain du luxe et des antiques.
Il se fit d’ailleurs construire un des plus beaux palais de la Renaissance au pied de la forteresse de Luxembourg, dont il ne reste que peu de choses aujourd’hui si ce n’est des traces enfouies ou des éléments (fenêtre d’une grande galerie, portes, antiques…) incorporés dans des habitations tardives s’étant construites sur les ruines. Celui-ci est remis à l’honneur ces dernières années et des fouilles ont été réalisées, suivies d’outils de médiation sur place, avant peut-être plus ?
Je tombe cependant lors de mes pérégrinations sur des cas qui restent sans réponse (peut-être dans les textes luxembourgeois qui me sont inaccessibles ?). Un exemple :
L’histoire industrielle du pays est également beaucoup questionnée et pas forcément le parent pauvre. On peut au moins citer le Musée National des Mines de Fer Luxembourgeoises à Rumelange qui ne se contente pas de vous narrer l’histoire de mineurs mais vous emmène en petit train jusqu’au cœur des boyaux où des guides (ou l’audio-guide si vous n’êtes pas sur le bon créneau horaire linguistiquement parlant) se chargent de vous expliquer de nombreuses thématiques touchant tant à la répartition du travail qu’aux évolutions du métier. Pour les amateurs et amatrices de grosses machines qui s’intéressent davantage à la mécanique, vous aurez aussi de quoi faire.
Côté nature
Les jardins perdent leurs couleurs et passent quasiment en noir et blanc dès que la luminosité baisse.
Ce fait étonnant dont je ne suis pas sûr que tout le monde ait réellement conscience est lié à l’anatomie de l’œil, les bâtonnets étant bien plus sensibles à la lumière qu’aux couleurs et inversement pour les cônes. Si les questions de vision vous fascinent, peut-être serez-vous intéressé par la lecture de mon questionnement sur l’image mentale 😉
Je vous laisse avec ces dernières photos dont je n’ai presque pas honte des légendes…
N’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé et si ce Grand-Duché commence à devenir autre chose qu’une simple place financière dans votre esprit 😉
Merci d'avance !
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