Nous allons nous balader un peu dans les marais au sein de ce billet et tenter d’en redécouvrir quelques aspects méconnus ou idées de sites où crapahuter pour vos prochaines escapades. Un petit personnage des songes drôlatiques viendra en prime vous conseiller quelques activités à faire en plus 😉
Terribles marais
Voici par exemple deux textes tirés d’écrits d’auteurs américains entrés dans la légende du début du XXème siècle, ayant chacun publié au sein de l’iconique magazine Weird Tales qui marqua tout un pan de l’imaginaire américain par ses récits à la fois fantastiques, souvent teintés d’horreur et surtout novateurs.
Solomon Kane par Robert E. Howard
Deux routes conduisent à Torkertown. La première, plus courte et directe, traverse une lande désolée sur un plateau. L’autre, bien plus longue, serpente entre les mottes détrempées et les bourbiers des marécages, contournant les collines basses par l’est. C’est une route pénible et dangereuse. C’est pourquoi Solomon Kane s’arrêta, surpris, lorsque un jeune garçon du village qu’il venait de quitter le rattrapa, à bout de souffle, et l’implora au nom de Dieu de prendre la route des marécages.
Extrait de la nouvelle « Des crânes dans les étoiles » présent dans Solomon Kane – L’intégrale, ed. Bragelonne, trad. depuis l’anglais par Patrice Louinet
![[Ils se trouvèrent dans un marais triste et désert, parsemé de monstrueux tas de pierres brutes] : [estampe] ([Défet]) / G. Doré ; L. Dumont](https://pouruneimage.fr/wp-content/uploads/Ils-se-trouvèrent-dans-un-marais-triste-et-désert.jpg)
L’Appel de Cthulhu par H.P. Lovecraft
C’est à ce moment, que cédant à la demande générale qui se faisait pressante, l’inspecteur Legrasse commença à raconter aussi complètement que possible son aventure avec les adorateurs du marais, histoire à laquelle mon oncle accordait une signification profonde. Elle avait la saveur des rêves les plus fous des conteurs de mythes et des théosophes et révélait une imagination cosmique que l’on ne s’attend guère à trouver chez de tels métis et des parias supposés incultes. Le 1er novembre 1907, la police de la Nouvelle-Orléans avait reçu une demande désespérée provenant des marécages et des bayous du sud de l’état. Les habitants de la région, assez primitifs et accommodants, quoique fiers descendants des hommes de Lafitte, étaient terrorisés par une chose inconnue qui les avait submergés au cours de la nuit. C’était vaudou, apparemment, mais un vaudou bien plus terrible que celui auquel ils avaient déjà eu affaire. Plusieurs de leurs femmes et de leurs enfants avaient disparu depuis que le maudit tam-tam avait entonné une mélopée ininterrompue, au loin dans les bois hantés où personne ne s’aventurait jamais. Il y avait des hurlements d’aliénés, des cris déchirants, des incantations à vous glacer l’âme et l’on apercevait la danse des flammes de l’enfer. L’envoyé ajouta que les braves gens n’en pouvaient plus.
Version traduite de l’américain par J-L Fischer – disponible en version audio gratuite sur www.litteratureaudio.com
Au fait pourquoi ce thème étrange ?
Pour une fois c’est par le truchement (j’aime ce mot suranné, tout comme suranné d’ailleurs…) d’une musique entendue de manière inattendue à la radio que ce billet et tout un tas d’images me sont venus. C’est qu’à la fin du morceau, qui me plaisait bien, j’entends le titre « La Brière, poème symphonique: La foire d’Herbignac » par Paul Ladmirault.
Ce compositeur nantais (1877-1944) est breton.
« Nantes est-elle une ville bretonne ? » était le genre de question qui ne se posait pas pour lui 😉 . Il passe d’ailleurs une grande partie de sa vie à militer pour la reconnaissance culturelle de la Bretagne, principalement à travers ses créations et activités artistiques.
Beauté marécageuse
Les marais de Brière
J’avais déjà évoqué la Brière dans un précédent article intitulé Tchou-Tchou (vapeur et archives étonnantes à ne pas louper), mais ayant vécu à ses portes durant une dizaine d’année, je ne me prive pas d’une occasion pour y revenir à travers ce billet 🙂
Ce qui est aujourd’hui un parc naturel régional est aussi intéressant pour son aspect naturel (animaux et végétaux y prospèrent) qu’humain.
Côté animaux, la présence de cigognes peut surprendre bien loin de l’Alsace et pourtant elles sont bien au rendez-vous chaque année et suivies minutieusement à travers notamment des programmes de bagages.
Côté homo sapiens, on notera par exemple le fait que les marais sont la propriété officielle, en indivision, de tous les habitants des 21 communes qui y sont situées depuis 1784 et officieusement depuis plus longtemps. Un statut particulier dont je ne connais pas d’autre exemple perdurant à l’heure actuelle en France, mais n’hésitez pas à me détromper en commentaire !
Comme dans bien d’autres endroits, des foires et fêtes sont régulièrement organisées, que ce soit pour le plaisir de passer un bon moment ensemble ou contribuer à faire connaitre les vieux métiers ayant tendance à disparaître, comme la fabrication de vannerie (panier de Mayun) ou la récolte de la tourbe qui demande un sacré coup de main pour ne pas se casser le dos !
L’énergie fossile des marais : la tourbe
Toujours très utilisée dans certains coins, la tourbe est une matière inflammable issue de la décomposition des végétaux dans un milieu très humide. Un indice pour repérer les feux de cheminées qui marchent à la tourbe : humer l’air. Si vous trouvez qu’il y a une odeur très forte, peu agréable et que vous n’êtes pas loin de zones marécageuses, il y a de forte chance pour que vous sachiez à quoi vous avez à faire.

Dans le célèbre Connemara, à l’ouest de l’Irlande, il est assez facile de repérer des monticules à côté de grosses tranchées. Ce combustible est d’ailleurs encore très utilisé dans tout le pays.
Se réveiller quasiment les pieds dans l’eau au Clifden eco beach camping…
/Je n’ai évidemment aucun lien commercial d’aucune sorte avec eux, il s’agit simplement d’un très bon souvenir d’un lieu et service que je vante avec plaisir 😉
Maravant
Le marais du Maravant, non loin d’une tourbière, est une des nombreuses zones humides sur les plateaux au-dessus du Léman, côté français. Un endroit qui garde un certain charme même en plein été, notamment grâce à quelques habitants à poils ou plumes 😉
Découvrir les autres sites du Geopark du Chablais dont fait partie le marais du Maravant.
Marais au pied des montagnes ?
Non loin ou carrément à la place d’anciens lacs glaciaire, on peut également trouver des zones humides avec beaucoup de charme. « Marais » m’évoque plutôt un climat chaud ou au minimum tempéré, pourtant il peut également être situé dans une zone où il fait vite frisquet… Evidemment, éviter d’y aller quand il y a une couche de 2 mètres de neige par contre si vous tenez à voir quelque chose !
Cubourré
Dans ce que j’ai sous la main, je pense notamment à celle de Cubourré, 1200 mètres et tout près du lac des Plagnes où se trouve un grand parking.
Se poser, lire un peu (oui j’emmène un bouquin en rando et alors :p) et admirer le paysage au refuge des Tindérêts avant de poursuivre.
Lago d’Arpy
Ici ce sont plutôt les bords du lac ou les alentours du torrent qui l’alimente qui sont marécageux mais on ne va pas chipoter 😉 c’est aussi que c’est une rando (2 heures mais pente douce) qui mérite le détour même si elle a un succès mérité et donc qu’il y a peu de chance que vous soyez seul à l’arrivée.
Je profite de l’occasion pour vous conseiller l’excellent site www.randos-montblanc.com qui comme son nom ne l’indique pas, propose des circuit de randonnée ne se limitant pas au secteur du Mont Blanc, bien expliqués avec une échelle de difficulté plutôt bonne (pratique pour choisir selon son niveau). Ici la page dédiée au lac d’Arpy : https://www.randos-montblanc.com/facile/lago-arpy.html
Poussez si vous le pouvez jusqu’au Lago di Pietra Rossa, plus difficile et que je ne conseille pas aux enfants, mais qui vaut sans aucun doute le coup.
Et vous, chers lecteurs et lectrices, que vous évoque ce thème ?
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